Marion Fontaine

Marion Fontaine
Mon premier contact à l'art fût une immersion dans l'atelier d'artiste de mon grand-père dès mon plus jeune âge. Ses œuvres m'ont inspirées et faisaient partie du paysage dans l'atelier de la Villa des Arts où il vivait dans le 18e à Paris. Il était peintre aquarelliste, faisait également des dessins caricaturaux et était installateur de magasins de la création des plans fait à la main de devantures, la typographie, les maquettes, jusqu'à la mise en œuvre du chantier. Je n'ai connu de lui que ses œuvres, il est mort un an après ma naissance. J'ai grandi à 2h au nord est de Paris, la campagne fût tout aussi inspirante et indispensable à ma créativité et l'est toujours. Ce qui m'a donné envie de devenir artiste se sont les possibilités d'expérimentations que permet l'art, c'est le rapport que j'entretiens avec la peinture en particulier. J'expérimente sans cesse ce qui me permet d'attiser ma curiosité. Créer m'offre un sens dans la vie, cela m'est nécessaire.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
« La peinture n'explique pas : elle se borne à être et à montrer ce qu'elle est ; à nous de l'éprouver par sa vertu de contagion ». René Huyghe, Dialogue avec le visible, 1955, p. 245.
Depuis quelques années, je constitue un fond d’encres-aquarelles abstraites qui évoque des motifs inspirés de la nature, de l’organique, du vivant ou non. Ces créations sont organisées sous formes de séries thématiques : cosmos et botanique, eau sacrée, nature sauvage, brumes et hybrides polymorphes en sont pour le moment les constituantes.
Mes compositions picturales suggèrent des paysages en suspens, en attente, en régénération. Ce sont des paysages aux formes évocatrices de tous les règnes vivants ou non, où la représentation de la figure humaine est absente. Ce sont des espaces de rêverie pour l’observateur.
Un décor intemporel pour l’imaginaire, où tous les récits sont possibles. Une plongée dans le macro ou microcosme, où l'échelle des dimensions humaines n’existe pas; le temps non plus d’ailleurs, sommes nous avant ou après l’anthropocène?
Nos pensées peuvent s’engager vers l'espoir, l'action, vers nos Paradis perdus où le fantasme d’une nature intacte luxuriante est accueillante. Ces encres-aquarelles deviennent parcelles de projection fictionnelle.
Être au cœur et au-delà du vivant comme face à la nature, par l’universel, par ce qui nous lie. L’espace de création est ici envisagé comme une parcelle sensible, onirique et utopique. Un bout de monde où s'offrent les possibilités de se laisser absorber par les lectures multiples et de se laisser aller à sa libre interprétation du tableau.
Mon atelier est un laboratoire où les gestes et recettes picturales me permettent de faire jaillir le vivant des tableaux. Le processus créatif que je développe est un terrain d’exploration en perpétuel mouvement issu de la transformation spontanée et/ou intentionnelle de la matière picturale.
Les éléments intrinsèques à la peinture : pigments et liant interagissent comme le font la terre, les roches avec l'air et l’eau. Les formes surgissent, se creusent par capillarité ou rejet entre l’eau et les composants picturaux. Les dessins obtenus, composent et décomposent de nouveaux chemins visuels proches des patterns que l’on trouve dans la nature. Des reflets aqueux, des effets poudreux, velus ou brumeux sont recherchés et élaborés en fonction de mes séries.
Dates clefs
D’aussi loin que je me souvienne, je suis sensible au vivant, à la beauté et au sauvage.
La peinture fut une découverte captivante, grâce à ce médium choisi dès l'enfance, je trouve des possibilités d'expérimentation, d'expression et de liberté hors du commun.
Les ondes colorées me fascinent, j’essaye d’orienter mon parcours vers la couleur avec l’envie d’intégrer une école d’arts-appliqués. Je commence des études universitaires en art contemporain et en parallèle j’ai la chance de me former aux maquillages artistiques. Peindre sur un visage ou un corps m’offre un support vivant, qu’il faut apprendre à apprivoiser avec délicatesse.
Après plusieurs années en tant que maquilleuse, je décide de consacrer plus de temps à la peinture. Je m’inscris comme artiste-auteur en 2014, j’obtiens ensuite un atelier en résidence permanente au 6b, tiers lieu, à St Denis où je travaille jusqu’en février 2020. Je réfléchis à ma démarche, j’expérimente énormément, j’échange sur ma pratique avec d’autres résidents avec lesquels, je participe à plusieurs expositions collectives.
En 2017 je suis une courte formation en fresque et peintures naturelles, je découvre d’autres matériaux et des méthodes qui rejoignent mes expériences en atelier. J’enrichis mon vocabulaire pictural et un processus de création se dessine.
En 2021 j’emménage dans la Drôme, pour un nouveau souffle de vie, je passe de l’ultra urbain parisien à la bio-vallée. Au cœur de mon atelier, je réalise plusieurs séries d’encres-aquarelles inspirées des sublimes compositions naturelles du Vercors.