L’histoire du dessin de paysage est indissociable de l’essor des grandes découvertes des 15ème et 16ème siècles. À cette époque, les érudits et les scientifiques se fascinent pour la cartographie du monde et commencent à se dessiner une science du paysage. La représentation du monde devient une pratique courante dans le milieu des arts. L’histoire de l’art prouve l’intérêt profond des artistes pour la représentation du paysage qu’il soit topographique, réaliste, idéalisé ou recomposé.
Les dessins de paysage regroupent une variété d'œuvres sur papier qui peuvent être produites à l’aquarelle, au fusain, à l’encre ou encore au crayon.
La Renaissance italienne et flamande voit fleurir des dessins de paysage dans lesquels les artistes arrivent à combiner l’exactitude documentaire avec une capacité de transfiguration qui laisse place à l’imagination de l’artiste. Les artistes flamands ont participé à l’élévation du genre du paysage. Si la représentation du paysage était auparavant délaissée au profit des scènes historiques et des portraits, elle s’impose jusqu’à en devenir le sujet principal.
Mais c’est d’abord à travers le dessin que les artistes ont appris à maîtriser de manière parfaite la représentation du paysage et qu’ils arrivent à un degré de retranscription exceptionnel. Albretch Dürer s’est longuement essayé au dessin pour parfaire sa maîtrise de la composition avant de travailler sur gravure. Lors de ses voyages en Italie, il a ainsi produit de nombreux dessins de paysage pour en capturer le réalisme ou l’impression que la vue de la nature lui procurait. Les œuvres des artistes de la Renaissance ont eu par la suite une influence déterminante sur les développements qu’à connu le dessin de paysage. Les générations d’artistes suivantes ont repris ces évolutions, les poussant encore plus loin encore.
Au 17ème siècle, nombreux sont les artistes qui partent faire le Grand Tour, ce voyage initiatique qui consistait à voyager à travers toute l’Europe pour parfaire leur formation académique et artistique. Accompagnés de leur carnet de croquis, les artistes copiaient frénétiquement les chefs d'œuvre d’architecture et de sculpture de l’Antiquité grecque et romaine pour en capturer toute la beauté. Se dessine alors à cette époque un regain d’intérêt pour la ruine antique et une réinterprétation des principes de perspective et de profondeur élaborés à la Renaissance. À leur retour de voyage, les artistes se nourrissent de leurs découvertes et les retranscrivent dans leurs compositions picturales.
Par la suite, les innovations techniques de la peinture s’accompagnent d’une nouvelle manière de peindre chez les artistes qui quittent leur atelier pour peindre d’après nature. L’aquarelle devient le médium privilégié pour représenter les paysages. Elle permet ainsi de fondre les contours et offre une large palette de tonalités pour capturer les effets de lumière et les dégradés. William Turner, Claude Monet, Camille Pissaro ou encore Vincent Van Gogh avaient l’habitude de peindre d’après-nature et dessinaient des études de paysages à l’aquarelle avant de finaliser leurs tableaux à l’atelier.
Aujourd'hui encore, le dessin de paysage rencontre autant de succès de la part des collectionneurs et des artistes.
