hervé di rosa.

Depuis sa création en 1863, le Déjeuner sur l’herbe  d’Edouard Manet, n’a cessé de susciter nombre de critiques, d’observations, d’interprétations, d’inspirations et de passions. 

Provocante, osée, voir brutale pour son époque, cette oeuvre, controversée au départ, fait encore couler beaucoup de peinture mais aussi beaucoup d’encre.

Hervé Di Rosa, à l’égard de Manet, aura bousculé les codes de la peinture. L’artiste, originaire de Sète et né en 1959, est en effet l’un des fondateurs majeurs de la Figuration Libre. 

Avec son Déjeuner fantôme, Hervé Di Rosa propose une relecture de l’oeuvre originale, un déplacement du regard. Il réalise une oeuvre brute et sensuelle. Mêlant le fantastique au romantisme, passant d’une couleur à l’autre, il emmène le spectateur dans son univers : un monde narratif aux multiples facettes, un langage pictural où les personnages extraordinaires dialoguent les uns avec les autres.

Réalisée pour un projet collectif réunissant 34 artistes dans les années 90, exposée pour la première fois en 1994 au CRAC à Sète, ensuite à Paris, puis au musée de l’Encan à la Rochelle.

Don Quichotte contre tous

Hervé Di Rosa s’affranchit des hiérarchies, passant du dessin d’enfant à l’art primitif, de la bande dessinée au graff. L’artiste libère son art de ses influences et de ses références, sans frontière de genre culturel ou d’origine géographique.

En 2005, il s’empare accompagné de 20 autres artistes, de la réinterprétation d’un sujet classique avec passion, espoir, colère et peint Don Quichotte contre tous. Et il disait « Don Quichotte c’est moi, cerné par la méchanceté et la bêtise, l’incompréhension et la jalousie, et croyant pourtant toujours en la bonté des hommes et en leur génie créatif. » 

Faisant appel à l’imaginaire collectif, cette oeuvre est résolument intemporelle et à jamais contemporaine, moderne. En 2023, finalement rien a changé : nous continuons de nous battre contre des monstres humanoïdes, ordinaires, des moulins de notre époque, avec énergie et surtout espoir, devant le regard hautain et lasse d’une dulcinée, qu’il s’agisse de convictions personnelles ou romantiques.

Cette collection fût montrée à de nombreuses occasions dans plusieurs musées en France (Lyon, Nice, Perpignan) et en Espagne pour les 400 ans de Don Quichotte, à Madrid et à Grenade pendant un an.

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